Distillerie Beemer
Cela fait un moment que la Distillerie Beemer mijotait son ouverture. Dans le projet, il y avait également une micro-brasserie située à une autre adresse à Roberval, qui avait pris les devants, mais depuis décembre 2020, la mise en bouteille de la vodka et du gin ont débuté. Les deux spiritueux phares ont trouvé depuis le chemin de la SAQ, mais on trouve également sur place un kirsch à base de cerises de la région. Une liqueur de bleuets est en cours d’approbation, et elle rend bien hommage au fruit qui fait la réputation du Lac St-Jean. Suivra celle de camerises, cette baie un peu délaissée qui regagne en popularité depuis quelques années.
Philippe, qui comme beaucoup de ses confrères, a commencé à faire ses expériences depuis longtemps dans son sous-sol, continue à faire des tests. Il travaille actuellement sur un rhum, mais il prend son temps afin d’aboutir quelque chose qui corresponde à ses attentes. Si les tests se font sur des mini-fûts en chêne américain, il attend sous peu la réception de fûts en chêne français. Pour faire court, le chêne français donne un goût beaucoup plus fin et subtil que l’américain. De plus, les petits fûts offrant plus de contact de bois avec l’alcool, le vieillissement dans le temps s’en retrouve accéléré.
S’ils ont commencé avec un petit alambic chinois, ce dernier a déjà été mis de côté au profit de deux Müller, une marque allemande considérée comme l’une des meilleures au monde. À chaque fois que l’on voit un alambic de cette marque, on sent la qualité germanique dans la finition, et il semble que la précision se retrouve également dans son utilisation.
Pour la vodka, elle est composée à 75% d’alcool de grain et 25% d’alcool de bleuets sauvages. Le sucre de ces dernier apporte une rondeur au résultat final issue donc d’une double distillation. Elle titre à 40%.
Le gin de son côté est fait d’une façon que l’on ne voit pas souvent. Les ingrédients sont distillés par famille en 4 fois de façon indépendante après macération, puis assemblés comme c’est monnaie courante dans le domaine du vin. Ce procédé permet d’avoir une meilleure constance entre les différents lots. Ici, on a un London Dry qui se présente avec les agrumes pour faire place ensuite aux botaniques et à côté légèrement poivré. Lui aussi est mis en bouteille à 40%.
La distillerie est ouverte au public, et propose son lot de produits et accessoires. En arrière de la boutique, une grande fenêtre laisse voir l’espace où la magie opère.